jeudi 24 septembre 2015

Mon été mortel / Jack Gantos

 
 
 L'été a été mortellement chaud, j'ai eu le poil grillé mais heureusement un bon livre m'est tombé sous les moustaches. Pour me faciliter la tâche je vous livre le résumé : 

Été 1962. Jack a douze ans, les grandes vacances commencent et, suite à un malencontreux accident, le garçon est privé de sorties. Le voilà contraint de lire des livres sur les civilisations disparues et de creuser pour son père un abri antiatomique dans le jardin. Il a cependant le droit d'aider une adorable vieille voisine à rédiger pour le journal local la rubrique nécrologique. Les huit dernières habitantes originelles de la ville tombent en effet comme des mouches, à tel point que ç'en devient louche ...
S'ensuivent pour Jack tout un tas de mésaventures hilarantes mettant en scène son père, chasseur et fan d'aviation, une dame d'un certain âge ayant à coeur de transmettre l'histoire méconnue des États-Unis, l'emmerdeur du village qui est son amoureux transi, un fossoyeur prêt à enterrer la ville avec ses habitants, et une bande de Hells Angels sanguinaires ...
 
Il faut dire que ce roman a obtenu le prix du meilleur roman jeunesse américain en 2012, et je trouve qu'il le mérite.
Il nous plonge dans les années  60 aux Etats-Unis. Les points de vue sont originaux, car je pense que nous avons souvent des préjugés en ce qui concerne ce vaste pays. 
Tout est savoureux dans ce livre, y compris les chroniques nécrologiques écrites de main d'arthritique par l'infirmière en chef du village (une utopie communautaire qui s'effiloche) qui tient debout car elle a promis à Eleanor Roosevelt, fondatrice du village, de veiller sur ses habitants, jusqu'au "dernier". 
Il faut déjà avoir quelques connaissances de "grandes personnes" pour apprécier ce roman (aux éditions Les Grandes personnes justement). Il s'adresse vraiment à tous à partir de 13 ans. Et j'en profite pour vanter TOUS les livres de cet éditeur et les conseiller aux adultes. 
Adultes un peu déprimés, ruez-vous sur cet "Eté mortel", vous aurez à nouveau la pêche !

jeudi 13 août 2015

Là où naissent les nuages/ Annelise Heurtier





 Il s'agit de la Mongolie.... Regardons par là-bas, au cas où il nous viendrait une douce pluie du ciel.... Il n'y a même plus une petite flaque pour me nettoyer les papattes.

Nous découvrons ce pays grâce à Amélia, fille choyée d'un milieu bourgeois, dotée de parents parfaits, trop parfaits pour elle. Elle compense ce qu'elle pense être de l'ordre de la médiocrité dans des crises de boulimie. Et fait au passage un peu de spasmophilie.

L’arrivée d’une lettre venant de Mongolie va changer sa vie à jamais. . On propose à sa mère une mission humanitaire cet été à Oulan-Bator, endroit qu’elle connait bien pour s’y être rendue des années auparavant. Trop prise par son travail à Paris, son mari pense y aller avec Amélia. Son père aussi (chirurgien) finalement ne peut partir. Amélia ira seule.

Amélia découvre avec stupeur un univers à mille lieux du sien : les jeunes enfants livrés à eux-même dans les rues, la misère, la violence, les maladies… Sans ménagement, les autres bénévoles de l’association plongent la jeune fille dans un monde d’une férocité implacable.La Mongolie en pleine transition économique avec tous les ravages que cela implique.

Amélia va grandir au contact de ces enfants des rues et de leurs conditions de vie. Les gâteaux et autres friandises ne lui font plus du tout envie, elle se remplit désormais de la générosité et du courage des enfants et des membres de l’association. Amélia se sent enfin utile. Ses parents ne sont pas là. Elle ne peut compter que sur elle. Prendre des décisions. Aiguiser son regard sur le monde. Prendre de la distance.

Par hasard on lui montre a  photo d'un homme portant un bijou qu'elle connaît bien : le même que celui de sa mère. Et elle jette un autre regard sur cette femme aux accès de mélancolie. Sur sa conception aussi. 
Cette histoire poignante et tendre d'une adolescente qui remplit son vide intérieur par l'altruisme est aussi un livre engagé qui se questionne sur les fondements des missions humanitaires.






jeudi 30 juillet 2015

Des Jeux vidéos à la médiathèque

Du 4 au 28 août, le matin de 10 à 12 h, du mardi au vendredi, à partir de 8 ans (environ, cela peut être un peu moins, si les parents accompagnent), le public jeunesse pourra jouer à la Wii U. 

Une charte d'utilisation est à signer par les parents pour les mineurs. L'inscription ou la réservation se fait en section jeunesse et la durée d'utilisation est limitée.  

Les jeux suivants sont disponibles :
  • Mariokart 8 : 3 ans
  • The legend of Zelda : 7 ans
  • SuperMario3D World : 3 ans
  • Nintendo Land : 7 ans
  • Donkey Kong Country : 3 ans
  • Wii Sports Club : 7 ans
     



    Les bibliothécaires se préparent à jouer aussi ! avec les câbles, les branchements, les pannes de batterie et autres joyeusetés. Mais que ne ferait-on pas pour son public ! Et pour une fois les enfants nous apprendront bien des choses ! ce qu'ils font tous les jours par ailleurs. Mais là, ils détiennent le SAVOIR, enfin bon, un certain savoir-faire et une dextérité, ne perdons pas notre dignité. C'est juste le chignon qui va s'électriser un peu !

mercredi 15 juillet 2015

L'Eté des bouquins solidaires

L'été des bouquins solidaires - du 18/06/2015 au 15/08/2015
Cet été, les éditions Rue du monde renouvellent leur action « L’été des bouquins solidaires ». Les bénéfices des ventes de trois albums seront utilisés pour financier partiellement l’édition d’un livre tiré à 50 000 exemplaires qui sera distribué à 50 000 enfants réunis fin août sous la tour Eiffel par le Secours populaire lors de sa traditionnelle « Journée des oubliés des vacances ».
Les trois albums concernés (achetés par la médiathèque) sont :

  • Les deux perroquets et la liberté
  • Ah ! quelle soupe, les amis !
  • Plus haut que le ciel.

    Un autocollant (voir vignette à gauche) les signalera en librairie.

    Informations complémentaires

    Organisation :
    Rue du Monde
    Secours populaire français
    Libraires participants
    - - https://www.secourspopulaire.fr

  • jeudi 2 juillet 2015

    SHANOE / Lorris Murail

    Shanoé / Lorris Murail
    Scrineo





    Louise n’est pas une petite fille comme les autres, EHS, électro hypersensible,  sa condition la rend allergique à toutes les ondes électromagnétiques (plus de porbable, par exemple, un enfer pour beaucoup d'entre nous !).  Louise est condamnée à vivre loin de toute la modernité de notre époque. Pour préserver sa santé et lui permettre de vivre une vie normale, son père Stan, agent littéraire, et sa mère peintre, décident de partir et d’acheter une propriété à la campagne où les ondes ne passent pas.Dès le départ, on se demande pourquoi...
    Louise semble revivre mais le passé violent de ce château resurgit et elle devient comme le médium d'âmes tourmentées, notamment, celle de Shanoé, une gitane, considérée comme sorcière.

    La thématique de la maladie de Louise m'intéressait. Je ne pensais pas tomber sur un livre fantastique et même d'épouvante, ce qui n'est pas particulièrement ma tasse de thé. Mais question frissons, j'ai été comblée. J'en ai encore une moustache gelée malgré la chaleur. Et une pupille dilatée de ce que j'ai lu !

    J'avoue que les scènes d'épouvante dans les caves du château sont bien écrites et on se laisse prendre. Mais franchement âmes sensibles s'abstenir. Je ne conseillerai pas ce livre avant 14 ans. 
    J'ai trouvé les parents moyennement présents face aux évènements surnaturels que vit leur fille. Heureusement, elle a Gronk, son ours en peluche !

    Mais c'est un très bon livre pour les amateurs de fantastique bien écrit !

    jeudi 18 juin 2015

    HORS-PISTE / Maylys de Kerangal ; Tom Haugomat

     HORS-PISTE / Maylys de  Kerangal ; Tom Haugomat
    Editions Thierry Magnier (Les Décadrés)

     

    J'ai sauté sur ce livre (malgré ma petite taille) pour le rapporter sur les rayonnages de la section jeunesse. J'avoue que le concept m'a séduite et que je suis une fan de Maylis de Kerangal ("Réparer les vivants" est un chef-d'oeuvre !). Il m'arrive aussi de faire un tour sur les rayonnages adultes. Ils se demandent d'ailleurs d'où viennent les trous....

    Le résumé :
    La montagne. Une promesse que Bruce m’avait faite le jour de mes sept ans-ou plutôt serment crypté, vaguement inquiétant, d’aller chercher « la montagne en soi ». Après quoi Bruce avait disparu à l’autre bout du monde. Et puis soudain, il y a deux jours, au retour du collège, il était là, attablé dans la cuisine, avec mon oncle. Il a levé sur moi un œil brillant. Tu es prêt?

    L'originalité de l'album vient du concept de la collection.
    En effet les éditions Thierry Magnier s’associent à la galerie Jeanne Robillard autour de cette collection. Les illustrations sont d'abord confiées à un(e) illustrateur(trice) et ensuite seulement à l'auteur qui invente l'histoire à partir des illustrations. Les vieilles souris comme moi à qui les formateurs ont toujours parlé du rapport texte-image ont de quoi être surprises ! Mais là, la réussite est stupéfiante : quand on fait travailler deux grands ensemble, même séparément, la connexion se fait !
    En fin d'ouvrage, les portes de l'atelier de l'illustrateur s'ouvrent pour nous dévoiler ses secrets  et nous entraîner dans un jeu de questions-réponses. Et là aussi c'est une bonne surprise : souvent béats d'admiration devant l'art de l'illustration, les questions sur la technique restent sans réponses. 

    L'histoire est forte, dans un style littéraire soutenu. Ces deux hommes de générations bien éloignées (un adulte, un adolescent) vont se lier d'amitié après avoir vécu une aventure "in-extremis". L'adulte tombe dans une crevasse. L'adolescent va aux bout de ses forces pour chercher du secours. Cette amitié, née de l'aventure, leur donnera envie de... repartir. Dans les montagnes rocheuses du Colorado cette fois. 

    Les illustrations, en trois tons seulement, très dépouillées, ont la force de nous évoquer le vertige de la montagne, la pureté de la glace, la fragilité de l'homme face à la nature.

    Un album splendide, mais pour les plus grands. A mettre assurément à côté des romans de Maylis de Kerangal !
     

    mardi 9 juin 2015

    Le Tigre de Baiming

    Le Tigre de Baiming / Pascal Vatinel
    Actes Sud (Ado)





    Un jeune villageois pauvre, Baiming, découvre une femelle tigre ainsi que ses petits, lors d'une chasse aux papillons dans la jungle. Royalement, ce félin (mes moustaches en frémissent), lui laisse la vie sauve. L'instinct animal, sans doute ? Il a dû percevoir les grandes qualités d'âme du jeune garçon et son amour de la nature. 
    Baiming court prévenir son amie le Docteur Song, vétérinaire. Car le tigre  est un "trésor national" en Chine et en voie d'extinction (hum hum, on les compte sur les griffes d'une patte...). 

    Il se fait cependant devancer par son oncle mafieux qui n'a que faire de considérations écologiques et ne cherche qu'à tirer tout le profit possible de cette famille de tigres. Car bien que "protégés", et même vénérés par les Chinois, tout est bon dans le tigre pour eux, des oreilles aux pattes, que ce soit pour entrer dans la composition de médicaments censés conférer la "puissance" du tigre ou pour faire carpette dans leur salon. Nous parlons là des Chinois TRES riches et très peu scrupuleux. Il y a des méchants partout...
    Et pour aller plus loin dans l'ignominie encore, cet oncle, dans un accès d'hystérie rageuse apprend à Baiming la réalité sur sa naissance et le décès de sa mère. 
    Sous le choc, Baiming s'enfuit dans la jungle en pleine nuit.
    S'ensuit une course poursuite entre le docteur Song, secondée par un policier intègre et son équipe, et les mafiosis de l'oncle Ling, pour retrouver Baiming, mort ou vif, suivant le camp. 

    Même en tant que souris, j'ai serré les pattes pour qu'un des membres de cette famille tigre au moins s'en sorte. Et que Baiming renoue confiance avec les adultes. 
    Le message écologique de ce roman est très fort, révoltant. Un complément documentaire à la fin du roman nous laisse entrevoir une situation hélas désespérée pour un animal d'une beauté époustouflante.
    Pascal Vatinel est sinologue (spécialiste de la Chine et non des singes). Je sais même écrire l'idéogramme du tigre après la lecture de ce roman haletant, comme on dit.

    Je conseillerais ce roman à partir de 12 ans (il y a quand même une scène, glups, j'en frémis encore) et jusqu'à.... y a pas d'âge.


    mardi 2 juin 2015

    Les Jumeaux de l'Ile rouge

     LES JUMEAUX DE L'ILE ROUGE / Brigitte Peskine
    chez Bayard (Millezime) 

    Partons à MADAGASCAR

    Je vous livre le résumé de Takam Tikou (La revue des livres pour enfants et jeunes : Afrique-Monde arabe-Caraïbe-Océan Indien : autant dire que l'on voyage....)car je ne saurais faire mieux pour exprimer toute la richesse du livre (y compris pour adultes)
    Dans ce roman épistolaire habilement construit, Brigitte Peskine met en relief la complexité de la question de l’adoption soulevée, ici, à travers le phénomène poignant du déracinement. Les jumeaux Cléa et Brice, deux enfants malgaches, ont été adoptés par un couple de Français peu après leur naissance. Si Brice, devenu adolescent, poursuit son parcours serein, Cléa, au contraire, inquiète ses parents. L’idée d’un voyage à Madagascar se concrétise rapidement : les adolescents seront hébergés par Josépha, la marraine de Cléa. La quête d’identité qui commence alors est relativement classique, mais les directions différentes prises par les deux enfants, les rencontres qu’ils font, les réactions des parents compréhensifs qui laissent le champ libre aux projets parfois étonnants de leurs enfants adoptifs, permettent de déployer une série de remises en question individuelles et donnent du relief à chaque personnage. Le roman décrit par ailleurs la façon dont sont généralement perçus et accueillis les jumeaux qui naissent à Mananjary, petite commune de l’île de Madagascar au bord de l’océan Indien, dans une région où se mêlent modernité, coutumes et croyances irrationnelles. Brigitte Peskine a réussi à construire une histoire à la fois très sensible, troublante et surprenante.

    Le résumé sera également affiché en section jeunesse. 
    La couverture est superbe et exprime déjà tant de choses. C'était une de mes lectures préférées de ces derniers mois.

    jeudi 21 mai 2015

    Papa tatoué

     Papa tatoué / Daniel Nesquens ; ill. Sergio Mora
    Editions Cambourakis



     Nous avons eu la visite d'une souris angélique portant le doux nom d'Emilie. Elle a craqué pour un
     un livre extravagant au bon sens du terme (oh comme je la comprends !)! 

    Un jeune garçon, le narrateur, est pétri d’admiration devant les aventures rocambolesques inventées par son père en lien ou non avec les tatouages (qui a dit que les tatouages sont laids ? cet album prouve le contraire) qui le couvrent de la tête aux pieds.
     L’album comprend dix chapitres qui reprennent les histoires du père. 
    Les illustrations qui épousent l’histoire sont magnifiques . Le délire des histoires est traduit par une imagerie qui emprunte celle du cirque, et celle populaire, naïve, d’Amérique du Sud. La mort, les diablotins, les araignées avec de gros yeux, les animaux dentus, des flammes, tout a sa place dans des coloris rutilants, des rouges, des verts, des jaunes qui claquent. Aussi folles soient ces histoires, elles parlent le langage de la tendresse, comme une façon de poursuivre le lien père et fils, époux et épouse. On sort de cette lecture, attendris, amusés et impressionnés par l’exubérance de la narration comme de l’illustration.

    Tout comme l'on sort de la fréquentation de cette souris peu commune à la joie de vivre communicative. 
    Hommage à Emilie ! 

    mercredi 18 mars 2015

    Le Livre brûlé / Françoise Grard

    Le Livre brûlé tome 1 : Le cri de l'arbre / Francoise Grard -Gulf Stream Editeur



    Couverture mauve et bronze (eh oui l'emballage ça compte aussi....), deux mots que j'aime dans le titre :  LIVRE et ARBRE. Je vais le grignoti grignota. 

    Et je me retrouvas... les moustaches à l'envers un peu crâmées. 

    Je me suis fait des frayeurs Stephen King (THE King of the thriller) à la française... c'est-à-dire dans le Morvan. Pour une souris, c'est nature, cela me convient. 
    Une nature avec un  arbre qui porte l'empreinte d'un visage qui crie ou des animaux qui ont un comportement télépathique et protecteur à l'égard de Chris, un adolescent amoureux de ce Morvan, "son pays d'adoption". Il adore se promener sans fin dans les forêts et au cours d'une de ses ballades passe une berline noire dont le passager jette un sac. Et notre jeune héros le ramasse bien sûr, ce sac. Il y trouve un livre étrange qui le brûle lorsqu'il tente de l'ouvrir. A partir de ce moment, le voilà embarqué dans une enquête où passé et présent se mêlent et qui le mènera vers des évènements liés à la seconde guerre mondiale et à un guide culturel à l'abbaye de Vézelay (visite d'un crypte avec suintements surnaturels s'impose...) qui s'avère être le fils de l'auteur du livre. Et boum !
    Chris parfois prend peur, on le comprend. Pourquoi lui ? Il semble être devenu malgré lui la clé qui ouvre la boîte à secrets des familles. De la sienne peut-être ?

    Autant dire qu'après mon passage chez le défriseur à moustaches, j'attends avec impatience le tome 2 car l'auteur nous laisse pantois d'interrogations. 

    Pour moi, qui suis une peureuse de première et me carapacte dans mon trou de souris à la vue du moindre chat, j'avoue que ce livre est l'illustration même qu'un bon dosage de surnaturel, juste ce qu'il faut, de suspens qui fait bien frissonner, nous aide à regarder le chat en face. Ce n'est pas le King qui va me contredire.


    Lorsque les secrets du passé ravivent les brûlures de la mémoire : bouh !