mercredi 25 novembre 2015

De Cape et de mots / Flore Vesco


Nous connaissons tous "Le Petit Prince", sa poésie intemporelle. J'ai découvert qu'il existe un : 

Le Prix Saint-Exupéry-Valeurs Jeunesse récompense depuis 1987
les œuvres littéraires destinées à la jeunesse qui portent les valeurs
de l’oeuvre de Saint-Exupéry et le sens de sa vie :

• L’audace, celle des premiers vols de nuit
• Le courage de surmonter les obstacles et la volonté de survie
• La solidarité en cultivant la fraternité
• La sagesse : discerner et dépasser les dimensions trop matérielles

 Cette année le livre de Flore Vesco "De Cape et de mots" a été récompensé par ce prix. 
Serine, l'héroïne, est porteuse de ces valeurs (sauf la sagesse peut-être ou alors à l'insu de son plein gré). C'est une "fantômette" à la cour ! Une cour imaginaire, mais d'époque ! Elle a le caractère bien trempée, refuse de se marier et part à la cour pour sauver sa famille de petite noblesse provinciale (le père vient de mourir) à la cour pour être demoiselle. Mais très vite elle se rend compte que les falbalas ce n'est pas son truc et malgré toute la bonne volonté qu'elle y est, elle doit faire face à la mesquinerie de la concurrence entre demoiselles pour être la favorite. Et cela face à une reine plus que tyrannique. 




Son intelligence lui fera déjouer un complot visant le roi, son audace lui fera prendre des initiatives impulsives mais payantes, jamais le courage ne lui manquera, elle deviendra solidaire avec les plus humbles du palais et s'en sortira avec brio.
Elle est piquante, drôle, inventive, nous fait vivre des aventures à 100 à l'heure. 
Et l'auteur manie la plume avec inventivité. 
Un moment de lecture revigorant et original (à partir de 11 ans)
Et elle n'est pas orpheline. Bon, son papa meurt de maladie au début. C'est triste mais le début de ses aventures. 
Car, il y a de quoi poser des questions : trois livres "jeunesse" sur ma table de chevet et trois héros "orphelins" :
- La Chanson du nez cassé / Arne Svingen : un adolescent qui n'a jamais connu son père
- Le Ciel nous appartient / Katherine Rundell : une enfant grandit après avoir perdu sa mère dans un naufrage, elle est recueillie par un solitaire dont le coeur ne demande qu'à donner de l'amour
- La Malédiction Grimm / Polly Shulman : une adolescente qui a perdu sa mère et vit dans une famille recomposée.

Je me frotte les moustaches, ça grésille, mais je ne trouve pas la réponse. Faut-il systématiquement "éliminer" un parent pour que le héros se réalise ?

La p'tite souris





mercredi 18 novembre 2015

Rencontre avec Isabelle Bonameau

 
Affiche de "Maud et Pierre à toute vitesse", dédicacée par Isabelle et visible à la médiathèque


Isabelle Bonameau, auteure-illustratrice présente à Bédéciné, nous fait l'honneur de faire un petit tour à  la médiathèque de Guebwiller, le 12 novembre. 

Moi, j'ai craqué : la cool attitude belge, une petite voix de souris très gentille, une écoute très attentive des enfants, look "j'affiche les couleurs que j'aime". 

Je me suis cachée derrière un pilier et j'ai tendu mes oreilles de souris. 

Elle a tout d'abord rencontré la classe de CP de Gaëlle Ott, école Storck. Aux réponses que fait Isabelle (oui la familiarité arrive très vite avec ses auteurs jeunesse tant ils nous mettent à l'aise), nous apprenons qu'elle n'a plus peur des monstres aujourd'hui, mais quand elle était petite oui, bien sûr son imagination lui faisait voir des monstres là où il n'y en avait pas. Elle aime toutes les couleurs SAUF le marron et le vert sapin.Et elle aime un grand nombre d'animaux surtout les cochons. D'ailleurs ses derniers héros Maud et Pierre sont des petits cochons. 
Elle leur fait une lecture délicieuse (elle connaît son sujet) de son album "Moussa" et leur explique que Gloupic, le nom du monstre est un nom-valise. Il dévore tout et dans son nom il y a : lou, pic (serpent), goupil, et glou. 
Et ni une, ni deux, elle demande aux enfants de "créér" leur propre monstre, fait de plusieurs monstres, un monstre-valise en somme et de lui donner un nom créé de la même façon. Les élèves se lancent dans ce travail créatif avec zèle. On sent qu'ils ont une maîtresse qui les entraînent souvent dans le monde de l'imaginaire. Ils ont même fabriqué un livre à la manière de "Roger Poussin" (un autre album d'Isabelle), qui est exposé à  la médiathèque. Isabelle leur dessine un monstre sur la couverture sans même réfléchir et les enfants le baptisent Flamich. Un rapport avec notre Flammekueche ? 

Ce fut riche. Même pas un verre d'eau plus tard, notre auteur, sobre comme un chameau, reçoit les CE de M. Seidl, école Storck. Ben dis donc, ils aiment les livres dans cette école !
Et ça démarre fort :
- avez-vous peur de perdre votre métier ? (la concurrence du livre numérique lui fait peur)
- comment faites-vous vos livres ? (c'est mon imaginaire qui fait le travail. J'enregistre le texte sur un dictaphone, ça doit sonner)
- pourquoi vous aimez votre métier (c'est des CE ne l'oublions pas) ? (pour la réflexion, la création)
- vous gagnez de l'argent (oups, déjà pragmatiques !) ? (je gagne ma vie, mais pas des sacs et des briques, on apprend une expression belge en passant. Et j'ai le bonheur de rencontrer les enfants)
- c'est dur comme métier ? (on travaille seule, alors il faut se forcer pour ne pas se laisser distraire par autre chose)
Et nous apprenons toutes sortes de choses passionnantes : elle prend ses congés en même temps que son mari informaticien (le côté people nous intéresse aussi), son chef est son éditeur, cela fait 21 ans qu'elle exerce ce métier (ça conserve, elle est fraîche comme une rose... fraîche), elle a 18 livres à son actif, elle fait partie de deux groupes de rock. Mais surtout nous allons sur le site de l'Ecole des loisirs et écoutons la chanson créé spécialement pour la sortie de "Maud et Pierre à toute vitesse", son petit dernier, et c'est elle qui chante. 
Elle dessine Maud et Pierre sur une feuille format "raisin", avec Bert le ver de terre (j'ai eu le coup de foudre, mais bon une souris et un ver de terre faut-il y croire ?) et une coccinelle. Les enfants doivent reproduire la scène sur leur feuille, imaginer ce que les personnages se disent et la suite de l'histoire. Isabelle a aimé "leurs" Maud et Pierre. 

C'était super-chouette, il n'y a pas d'autre expression.... 
J'espère qu'elle reviendra... avec Bert surtout. 

Cette rencontre a eu lieu le 12 novembre. Que les grandes souris sachent faire la part des choses. Tout cela se passait dans le monde de l'imaginaire où les monstres sont à apprivoiser et deviennent sympathiques.